Bernard

“ Etre dans Réagir m'a donné de l'assurance. ”

J’exploite une surface de 110 ha en polyculture (blé, escourgeon, orge de printemps, oléoprotéagineux, betteraves, luzerne).

Je me suis installé seul en janvier 2005.

Mes parents m’aidé sur la ferme, mais le décès de ma mère et les problèmes de santé de mon père m’ont obligé à faire seul les principaux travaux de l’exploitation.

Ces circonstances m’ont poussées à réfléchir à restructurer l’exploitation et réorganiser ma façon de travailler. Maintenant, je fais la moisson avec deux autres agriculteurs, un système d’entraide a été mis en place.

Au départ, je ne considérais pas cette situation comme une difficulté. J’étais tout à fait conscient de la problématique de l’exploitation. Je faisais régulièrement des investissements, surtout de l’achat de foncier assez conséquent, j’ai racheté 40ha sur les 100 que j’exploite. J’avais fait des choix de prestations diverses, notamment à la moisson où je louais une moissonneuse batteuse et je travaillais à l’extérieur pour avoir un complément de revenu.

Je devais faire face à des difficultés économiques, et des problèmes de santé commençaient à arriver. Pour envisager une restructuration, je voulais pouvoir anticiper les changements et donc, en parler et arriver à une négociation autour de la table avec la banque, la coopérative, etc.

Quand mon projet s’est mis en place, je me suis senti en accusation dans mes choix, dans la façon de gérer mon exploitation, dans ma façon d’être en tant que chef d’exploitation. Où que j’aille on ne m’entendais  pas, vous dites que ça ne va pas mais personne ne réagit …

A partir du moment où j’ai mobilisé Réagir, on a pu rencontrer différentes personnes pour commencer à vraiment établir le plan d’action pour construire le projet, ça m’a donné de l’assurance.

Mon plan de restructuration s’est concrétisé, et ça, je ne l’aurais pas eu si je n’étais pas entré à Réagir. Réagir a été un vrai levier de négociation.

Avec ce que j’ai vécu, j’ai eu un trouble psychologique, ma compagne voulait me quitter, et ça c’est dur. J’ai fait un burn-out, je n’arrivais plus à dormir, etc. donc j’ai préféré continuer avec le dispositif de façon préventive et a été mis en place un suivi psychologique.

De plus, la moisson de l’année dernière était tellement catastrophique qu’on ne l’avait pas prévu dans la restructuration, donc il a fallu à la dernière minute rediscuter, rejauger.

Aujourd’hui, on a réussi à sauver un système d’exploitation sans aller dans les solutions les plus dramatiques qui auraient pu se présenter. Je pense que tout seul, on n’y arrive pas. Il ne faut pas rester isolé, il ne faut pas avoir peur d’en parler, et il faut s’adresser aux bons interlocuteurs.

 

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